Intervention des organisations syndicales CFDT- CGT- FSU – Solidaires – UNSA sur le projet d’avis « Les indicateurs de suivi et d’évaluation du « pacte rebond pour l’emploi – plan un jeune, une solution ».
Le CESER a été saisi le 15 avril 2021 par le Président de Région concernant le suivi et l’évaluation du dispositif « Pacte rebond pour l’emploi – Plan un jeune, une solution ».
Cette saisine s’inscrivant dans la suite de la précédente, le 10 février de cette même année, sur le plan en lui-même.
Dans un premier temps, il a été demandé au CESER « de formuler sans attendre des préconisations relatives aux modalités de suivi et indicateurs de suivi et de performance. »
L’ensemble de ce plan prévoit de proposer 10 985 parcours de formation entre 2021 et 2023, pour une fin de mise en œuvre en 2025. La lettre de mission de la Région intègre une nouvelle sollicitation du CESER pour la contribution à l’évaluation du plan.
L’enjeu d’une évaluation avait été pointé dans le précédent avis du CESER, ainsi que la nécessité de mettre en place des outils de suivi et de pilotage permettant d’analyser le réel impact de ce plan au regard des ambitions affichées sur des secteurs d’activité identifiés comme des filières d’avenir, à potentiel de recrutement : BTP et transition écologique, industrie/industrie du futur, services à la personne et santé, Numérique, Sport, montagne, tourisme et agriculture.
Il convient de saluer la démarche dynamique du groupe de travail qui a pu travailler avec la commission 3, proposer des ateliers et réaliser un certain nombre d’auditions permettant des propositions en 3 axes :
1 – La mesure de l’impact du plan sur le parcours des jeunes en complétant les indicateurs de pilotage sur l’auto-prescription par une analyse plus approfondie des publics et de l’impact de cette procédure sur le parcours du jeune, en approfondissant l’accompagnement individuel, en renforçant les indicateurs (et en levant les limites du système d’information si nécessaire) sur la répartition entre les différents types de formations accessibles pour un jeune ainsi que la différence de niveau entre l’entrée et la sortie de formation.
2 – la mesure de l’impact du plan sur le territoire, en affinant l’origine géographique au bassin d’emploi, et en s’assurant de la cohérence du plan avec les 6 secteurs identifiés comme prioritaires.
3- la mesure de l’impact du plan sur l’emploi des jeunes, en analysant la qualité des emplois occupés, leur localisation, et la capacité de ce plan à répondre aux attentes des jeunes.
Il apparait utile de rappeler que parmi les secteurs en tension, certaines entreprises ont vu l’attractivité de leurs métiers s’améliorer après s’être engagées dans une démarche de revalorisation de salaires, des conditions de travail et de perspectives d’évolution professionnelle. il est vraisemblable que sans ces démarches préalables, l’augmentation du nombre de jeunes formés ne se traduirait pas nécessairement par de nouvelles opportunités, ni pour les jeunes ni pour les entreprises.
Par ailleurs, la crise sanitaire a révélé le caractère stratégique et prioritaire d’activités parfois considérées, (bien à tort) comme secondaires. C’est pourquoi, au-delà des besoins exprimés par les entreprises, nous estimons que l’exécutif régional, dans son prochain mandat, devrait davantage dynamiser et sécuriser les parcours de formation au regard des besoins des personnes, des territoires et des diverses structures qui animent la vie socio-économique et culturelle de notre région.
De plus, la crise sanitaire rend indispensable de repenser notre modèle de développement collectivement en repositionnant l’humain et son environnement au cœur de chacun de nos choix collectifs. Cette crise ne doit pas faire oublier l’urgence écologique liée au changement climatique qui constitue le défi de demain face à l’urgence d’agir concrètement en accélérant les processus de transformation et d’innovation, en priorisant l’approche humaine comme facteur de réussite.
Repenser notre modèle de développement pour répondre aux aspirations de la jeunesse, durement impactée par une crise sanitaire qui a encore aggravé les inégalités sociales, implique un budget régional de la formation professionnelle à la hauteur des besoins et des défis immédiats pour réussir le développement durable de nos territoires.
Pour ce faire, l’anticipation des mutations, des transitions et des reconversions devient une urgence à entreprendre dès maintenant, en ciblant les filières et les activités stratégiques à promouvoir, pour identifier les formations qualifiantes et diplômantes nécessaires aux métiers de demain, et ainsi favoriser l’accès à l’emploi de tous pour tous.
Cet objectif demande de mieux associer les jeunes et leurs encadrants en recueillant leur parole, leur avis et leurs propositions ainsi que les différents acteurs et instances paritaires, dont Transitions PRO, le CREFOP, et ce afin de mieux coordonner les différentes actions dans le but de favoriser la réussite du parcours de chaque jeune.
Cette synergie associant tous les acteurs, permettrait de construire des cartes de formations professionnelles en Région pour répondre efficacement aux besoins des personnes, des entreprises et des territoires, en particulier des formations qualifiantes et diplômantes pour les futurs salariés, mais aussi pour celles et ceux dont l’emploi est fragilisé ou supprimé.
Cette synergie permettrait également au CESER, de pouvoir contribuer de manière plus satisfaisante à l’évaluation de ce plan, à son échéance, et répondrait ainsi à la demande de l’exécutif Régional.
Dans cette attente, le présent avis reprenant nos propositions, les organisations syndicales soussignées le voterons.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1627