Depuis plusieurs années déjà les activités travail/santé et emploi/formation se sont développées au sein des comités régionaux. Elles y ont chacune leur place. Elles tentent de répondre à la fois aux besoins des structures de la CGT, des travailleurs sur ces enjeux et aussi à une demande institutionnelle, notamment avec le paritarisme.
Certains se plaisent à dire que les questions d’emploi/formation sont devenues l’affaire de camarades spécialistes et sont donc éloignées de l’activité syndicale, des travailleurs. On s’y intéresse souvent dans nos structures syndicales lorsqu’il y a souffrance au travail, quand un plan de sauvegarde de l’emploi se profile…
Pourtant elles sont structurantes dans la vie professionnelle et personnelle. Elles sont incontournables pour un développement humain durable.
Alors comment conjuguer la réponse aux besoins des travailleurs et notre démarche syndicale ?
Cette question a fait l’objet d’un cycle d’études « anticipation des mutations socio-économiques 2015 » avec des responsables syndicaux d’unions départementales et de professions organisées en région sous l’animation de l’ADEES.
A partir de l’analyse des mutations socio-productives, écologiques, des transformations du travail concret, de l’évolution des politiques d’emploi-formation, ils ont tenté de construire une nouvelle démarche. Une démarche d’anticipation, d’émancipation, de transformation qui part du travail pour le faire évoluer et pour renforcer la capacité d’action du salarié à se le réapproprier.
Ainsi, cela permet de : Réorienter la formation en direction des salariés, de leurs besoins professionnels, de leurs aspirations personnelles et non en direction des besoins exclusifs de l’entreprise
Armer les salariés pour faire face aux évolutions des produits, des techniques et des publics qui transforment leur travail.
Maintenir dans l’activité plutôt que de licencier pour inaptitude, notamment en mobilisant la question de la formation dans le cadre de l’adaptation aux postes.
Reconnaitre les salariés en tant que travailleurs et en tant qu’individu reconnaissance à la fois sociale, sociétale et salariale.
Assurer la pérennité du potentiel productif des entreprises ou des services publics grâce à la formation et la qualification.
De la théorie à la pratique.
Il y a une volonté de passer des mots aux actes. Pour commencer, il a été choisi d’expérimenter la démarche auprès d’une profession volontaire organisée en région. Il s’agit des organismes sociaux.
Dans les mois qui viennent, avec les syndicats du secteur, des rencontres avec les salariés vont être organisées. Elles ont pour objectif d’analyser ensemble les situations de travail, anticiper les mutations, réfléchir à des évolutions et bâtir un cahier revendicatif.
Cela paraît simple. Mais faire parler du travail, de son travail, ça ne s’improvise pas. Cela prend du temps. Il faudra d’ailleurs construire des outils, des formations, si nous souhaitons déployer cette démarche dans l’entreprise, le territoire, la branche professionnelle avec l’ensemble des structures CGT.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1233