Un portrait croisé à partir de diverses données sociales, environnementales, économiques
Tout d’abord un point méthodologique, les chiffres sont issus de diverses sources : l’Insee principalement mais aussi l’Ars qui a fait plusieurs portraits de la région pour les différents plans santé, et enfin la Région. A chaque fois ce sont les derniers chiffres disponibles qui ont été utilisés, généralement 2020.
Que voit-on au premier regard ? une grande région, 8 millions d’habitants, un territoire grand comme l’Autriche, de grandes disparités en terme de paysage, de richesses économiques, de façons de vivre entre la métropole de Lyon et les zones rurales du Cantal, l’économie touristique des stations des Alpes et la plasturgie de l’Ain, les plaines de l’Allier et les oliviers de la Drôme provençale mais je pourrais trouver mille autres exemples.
On constate également une interconnexion et des liens qui se sont créés au cours de l’histoire, au gré de la géographie et des interdépendances humaines, par les fleuves, le Rhône et la Loire, par les couloirs des vallées, par les activités industrielles.
Concernant l’aspect social, malgré les complaintes médiatiques patronales sur la pénurie de main d’œuvre, le chômage est encore très important environ 650 000 privés d’emplois dans la région, là aussi avec des disparités que vous retrouvez sur le tableau. Une pauvreté accentuée par les différentes crises et par les inégalités fortes dans notre région.
Nous sommes donc 8 millions d’habitants, dont 1.8 retraités et 3.3 millions de salariés, majoritairement dans le secteur privé, et encore plus dans les activités tertiaires. nous restons la première région industrielle devant l’Ile de France et les hauts de France, avec 500 000 emplois industriels directs dont 480 000 salariés, réparti majoritairement dans 3 secteurs : caoutchouc, plastique, métallurgie et agroalimentaire. A noter que la majorité des salariés travaille dans une entreprise de + 100 : 1,1 millions, alors qu’ils sont 600 000 dans les moins de 10.
Des services publics en régression comme partout, avec bien entendu la précarité comme dans le privé.
Avec un petit focus sur la santé, mauvaise nouvelle, ça ne va pas fort non plus, déserts médicaux, problèmes de santé, notamment respiratoire, ce qui permet de faire le lien avec les enjeux environnementaux, le point faible de la région étant la qualité de l’air et donc les répercussions sur la santé de cette pollution. A noter également, une projection sur l’augmentation du nombre de personnes dépendantes dans les différents départements.
Ici comme partout dans le monde, nous sommes confrontés au changement climatique, la région est particulièrement touchée. Si la température a augmenté globalement de 1.5° dans le monde, en AURA c’est +2. Les territoires de montagne étant particulièrement sensibles au réchauffement. Dans les points importants, on note aussi la toujours forte artificialisation des sols, le recul des terres agricoles et paradoxalement l’augmentation de l’utilisation des produits chimiques agricoles, notamment dans la vallée du Rhône. Et pour conséquences une biodiversité en danger avec 30% des espèces actuellement menacées.
On voit sur la carte suivante, le déséquilibre entre le réseau routier et ferroviaire, si on peut aller presque partout par autoroute ou nationale, à l’exception du désert routier entre Valence et le Puy en Velay, en train c’est beaucoup compliqué, d’où notre table ronde cet après midi sur les enjeux de l’aménagement du territoire
Et pour finir, la question de l’économie, nous habitons dans une région riche, par rapport aux autres régions, une région où les inégalités sont fortes, est-ce que la richesse est liée aux inégalités ? vaste question. Même si nous restons une région industrielle, l’économie est toutefois majoritairement tertiaire, commerce, services, tourisme, banque, etc…. Un petit focus sur l’agriculture, le nombre de fermes diminue et leur taille augmente, par une concentration des propriétaires mais l’artificialisation des terres agricoles est un réel problème pour notre région