Le Ceser est consulté obligatoirement sur le CPRDFOP, une déclaration intersyndicale a été faite au nom de la Cgt, Cfdt, Cftc, Cfe-Cgc, Solidaires, unsa
Le CPRDFOP a été élaboré dans un contexte difficile dû à des changements administratifs et aux réformes engagées par le gouvernement. Les organisations syndicales reconnaissent le travail de la région et des services de l’état en région, mais déplorent le délai très long, trop long, pour arriver à ce consensus. Près d’un an et demi de perdu, sans véritable cadrage politique de l’orientation et de la formation professionnelle, ce qui a mis des acteurs de la formation, des travailleurs et des demandeurs d’emplois en difficulté.
Cependant nous regrettons une vision trop adéquationniste comme le dénonce l’avis, qui entraîne une vision restrictive au coup par coup. Il faut au contraire avoir une démarche prospective et réfléchir dès à présent à l’évolution du marché du travail face aux nouvelles technologies (numérique, transition énergétique, digitalisation…) aux destruction et transformation annoncées de milliers d’emplois et au vieillissement de la population. Il faudra donc réfléchir et créer des formations qui puissent répondre aux nouveaux besoins.
Il faut prêter une attention particulière aux formations de base pour permettre aux personnes les plus éloignées de l’emploi et les plus précarisées de se remettre à niveau. Pour cela, l’offre des formations de bases doit être en cohérence avec la politique régionale de formation qui, depuis le début du mandat, s’est désengagée partiellement des financements de ces types de formation et notamment dans les conventions Région/GRETA, Région/AFPA …
Nous nous étonnons de ce désengagement par rapport à ces organismes, au demeurant Membres du Service Public de l’Emploi, ayant fait leur preuve quant au fort taux de placement dans l’emploi tous métiers et qualifications confondus et qui savent accomplir leur mission d’inclusion sociale et de service social d’intérêt général !
Nous sommes toujours dubitatifs par rapport au refus de la région de s’engager dans le plan des 500 000 emplois en 2016 et dans les suivants, comme la convention d’amorçage du PIC. Décision qui a impacté les demandeurs d’emploi.
Il nous paraît important de travailler sur l’accompagnement réel des bénéficiaires qui devrait faciliter leur mobilité et un hébergement et leur permettre d’accéder à une rémunération leur permettant de vivre. Un accompagnement particulier devra être envisagé pour aider les publics fragiles afin de proposer un bilan global, d’utiliser efficacement le Service Public Régional d’Orientation essentiellement virtuel, de trouver une formation adéquate et de constituer leur dossier. Ce processus nous semble indispensable pour assurer convenablement une sécurisation des parcours de formation et de vie.
Le CPRDFOP, maintenant signé par les partenaires du paritarisme, doit devenir un engagement commun à faire vivre une coopération régionale des politiques d’orientation, de formation et d’emploi et ce, malgré les changements de compétences des acteurs. Au sein du CREFOP, le quadripartisme doit tenir pleinement son rôle et se montrer efficace et opérationnel dans la mise en œuvre et le suivi de ce contrat.
Également, la région et l’état doivent continuer à donner les moyens humains et financiers nécessaires au bon fonctionnement de Via Compétences (CARIF-OREF) qui a un rôle majeur dans la collecte des informations afin de préparer la préconisation des formations.
Nous approuvons l’avis sur l’apprentissage du 15 mai 2018 du CESER affirmant « qu’une régulation du système d’apprentissage est nécessaire et que le Conseil Régional doit en être le pilote.
Le Conseil régional aura-t-il la même volonté que celle affichée avant la loi pour continuer à investir sur le volet de l’apprentissage ? Cela est moins sûr puisque les objectifs à atteindre d’ici 2021 de 55.000 apprentis indiqués initialement ont disparu dans la nouvelle version du CPRDFOP. De plus 12 chartes départementales de développement de l’apprentissage prévues initialement disparaissent également dans la nouvelle version du CPRDFOP remise pour avis. Ce qui nous inquiète fortement quant aux moyens d’une régulation du système d’apprentissage en région. Le contexte de la loi « La liberté de choisir son avenir professionnel » s’impose à tous et chacun devra exercer sa responsabilité dans ce cadre défini pour parvenir au résultat attendu : l’acquisition de compétences au travers de formations qualifiantes et certifiantes garantissant la valeur nationale des diplômes qui mènent à l’emploi.
Le Conseil Régional devra veiller au développement de l’ensemble de la formation professionnelle initiale et notamment les lycées professionnels de la région, qui au vu des nouvelles règles de redistribution de la contribution unique à la formation professionnelle des entreprises, vont voir leurs ressources financières fortement diminuer.
Le Conseil Régional doit continuer à aider et soutenir les lycées professionnels de la région qui reçoivent de plus en plus des apprentis parmi les lycéens et veiller à la complémentarité des voies de formation en apprentissage et scolaire afin de valoriser la filière professionnelle dans son ensemble.
L’emploi reste bien entendu l’objectif, qu’il s’agisse d’accès, de maintien, d’évolution professionnelle, de mobilité professionnelle ou de reconversion.
Quant aux entreprises et aux branches professionnelles, elles doivent sans plus attendre, car elles ont trop perdu du temps, se mettre en situation d’effectuer une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences de branche au niveau territorial, permettant ainsi d’apporter une information précise et de qualité aux différents acteurs concernés par la formation et l’emploi. Ceci en organisant un rapprochement cohérent des observatoires prospectifs des métiers et des qualifications pour fournir toute l’information nécessaire à ceux qui orientent, commandent et organisent des formations.
L’orientation est aussi une étape très importante. C’est un métier ! Hélas, trop souvent, demeure un amalgame entre l’orientation et l’information. Et nous ne pouvons que regretter le peu d’intérêt porté à ce chapitre jusque là. L’orientation ne se résume pas qu’à des salons, des forums, des stages de découvertes, la voix des parents …. C’est aussi du Conseil !
Les organisations syndicales que nous représentons sont très attachées à une des missions du CESER qui est l’évaluation des politiques publiques régionales. En effet le CPRDFOP en est une partie et les partenaires sociaux que nous sommes participerons à l’évaluation de la mise en œuvre du CPRDFOP.
Car les plans, les objectifs prioritaires, même s’ils ont le mérite d’exister, se succèdent au gré des changements d’orientations politiques sans qu’il y ait une vision claire sur l’évaluation des axes poursuivis ni sur la capacité de mesurer l’atteinte des résultats.
Il est aussi souhaitable que les opérateurs, en particulier les organismes de formation, soient eux aussi évalués. Le dispositif d’évaluation pourrait être sous l’égide du CREFOP.
La réussite des ambitions du CPRDFOP est un enjeu primordial pour tous les territoires de la grande Région Auvergne Rhône Alpes, pour le développement du tissu économique, pour permettre à chaque concitoyen de développer ses compétences afin de générer des revenus par activité salariée
ou non salariée et aussi pour les entreprises dans le développement de leur activité.
Et c’est finalement un enjeu pour la société en générant moins d’exclusion.
Au-delà de ces observations, nous soutenons l’avis du CESER et le voterons favorablement.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1460