Le conseil économique, social et environnemental de la région Auvergne-RhôneAlpes travaille actuellement sur l’enjeu des mutations et la capacité des entreprises à anticiper celles-ci. C’est dans le cadre de ce travail que s’est tenu le 27 juin un débat auquel participait Bruno Bouvier pour la Cgt qui a rappelé les enjeux pour la Cgt.
En préambule, le respect par les employeurs des articles du code travail, ci-après, constituerait un grand progrès à la situation existante.
Article 63-21-I qui rappelle la responsabilité des employeurs permettant aux salariés de bénéficier de la formation professionnelle.
Article 63-14-I indiquant que tout salarié doit au cours de sa vie professionnelle accéder à un niveau supérieur de qualification professionnelle.
Nous devons nous donner des objectifs
Les salariés des pme, des grandes entreprises, du public comme du privé doivent acquérir un socle de formation conséquent pour anticiper les mutations, éviter les ruptures professionnelles. On nous parle en permanence de la nécessité d’entreprises « agiles » pour anticiper les évolutions technologiques. Nous parlons nous du besoin de salariés » solides », bénéficiant d’un haut niveau de formation de qualification.
Comment avancer vers ces différents objectifs ?
Nous avons une certitude. l’anticipation des mutations, l’accés à la formation ne peut se résumer à la seule entreprise. Les branches filières, territoires doivent jouer un rôle structurant. Tout renvoyer à la seule entreprise, thème très à la mode aujourd’hui, nous conduit dans une impasse.
Il y a donc urgence à inventer ou à réinstaller des dispositifs à dimension territoriale/sectorielle pour les salariés des pme notamment. Comités stratégiques de filière, comités inter-entreprises, gpect sont autant d’outils pouvant associer différents acteurs (universitaires, syndicats, employeurs, puissance publique…) pour identifier les mutations, enjeux stratégiques, besoin de formation, d’élévation des qualifications.
Par ailleurs, les accords signés dans diverses grandes entreprises « donneurs d’ordre » et concernant les dimensions formation professionnelle ne peuvent ignorer les salariés de la sous-traitance. Il s’agit là d’un vrai changement de paradigme dans l’approche des entreprises désormais terriblement éclatée. La responsabilité des grandes entreprises est pleinement engagée.
La formation un droit collectif
Le droit à la formation des salariés s’est considérablement individualisé ces dernières années. La cgt entend réaffirmer ses propositions de droits attachés à la personne dans un cadre collectif. On nous annonce une nouvelle loi sur la formation professionnelle au cours des prochains mois. Nul doute que la confrontation portera notamment sur ces principaux points
Les questions stratégiques et leurs incidences pour l’emploi et la qualification des salariés constituent le parent pauvre des relations sociales. Il convient urgemment de modifier cette situation dans une vraie logique d’anticipation pour affronter les mutations au bénéfice de l’emploi et du progrès social. C’est pourquoi nous considérons que l’innovation a certes une dimension technologique mais qu’elle doit tout autant porter sur l’innovation sociale, l’organisation du travail pour favoriser le travail » bien fait ». Tout le contraire du « lean » aux effets terriblement destructeurs depuis maintenant de longues années.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1358