Bonjour à toutes et à tous,
Voici un an et demi environ, nous décidions les 8 UD et les différentes branches professionnelles qui composent notre comité régional, d’organiser cette 4ème conférence régionale des UL, ce 2 et 3 mars 2016.
Elle fait suite à celle de 2007, tenue à St-Priest, qui s’intitulait conférence régionale des UL et des bassins d’emploi.
Cela fait donc quasiment neuf ans que nous n’avions pas ensemble évoqué l’enjeu de nos territoires pour notre organisation et pour les travailleurs. Depuis, il s’en est passé des choses. En 2007, Sarkozy venait d’être élu et son programme reprenait les demandes patronales du MEDEF en visant la rupture avec le pacte social de 1946. La CGT, en réponse, lançait la mobilisation de ses syndicats pour passer à l’offensive.
Aujourd’hui, nous sommes à quelques jours de plusieurs journées d’actions :
Tout d’abord, le 9 mars, qui sera en pleine semaine de déploiement et d’actions pour gagner un code du travail porteur de progrès social. Cette date sera aussi une journée de mobilisation professionnelle des cheminots et de la RATP.
Puis le 10 mars avec l’action unitaire des retraités pour une revalorisation des pensions.
Le 22 mars avec une possible journée unitaire de luttes des fonctions publiques pour l’augmentation de salaires.
Et enfin, le 31 mars avec une journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire avec la jeunesse pour une autre réforme du travail.
Notre conférence se retrouve ainsi aux prémices d’un mois de mobilisations, d’un mois où le social reprend la rue. Cette actualité nous amène à vous proposer, si vous le souhaitez, un débat en fin de journée de travail, de 17h à 18h sur comment, ensemble, nous pouvons développer le rapport de force ?
Si nous vous faisons cette proposition, c’est à la fois pour maintenir nos ambitions de travailler à l’amélioration de la vie des Unions Locales (et elles sont structurantes dans la construction du rapport de force) et aussi, de réussir notre mois de mobilisations.
Nous pouvons en convenir ensemble, depuis 2007, les attaques contre le pacte social n’ont cessé de tomber. Et ces dernières années, elles se sont intensifiées. Pour nos gouvernants, il est une entrave à la résolution de la crise économique. Il vaut mieux sécuriser le capital en flexibilisant, précarisant le travail et les travailleurs.
C’est ce renversement auquel nous assistons avec la réécriture du code du travail.
Pourtant nous avons changé de gouvernement en 2012 avec l’élection de François Hollande. L’espoir d’un changement de politiques économiques et sociales, s’il a existé, fût bref. Très rapidement, le choix de l’austérité et du libéralisme a été fait. Pour réduire le chiffre du chômage et relancer l’économie, une seule solution, celle du patronat : Considérer le travail comme un coût. Il faut rendre plus souple le contrat de travail.
Les lois de sécurisation de l’emploi, Sapin/Macron, Rebsamen, l’avant-projet El khomri, n’ont de cesse de dégrader encore et toujours plus les conditions de travail et les droits des travailleurs.
Mais elles vont plus loin encore. Elles portent un autre projet de relation sociale. Un projet où les organisations syndicales en sortent affaiblies : Fin des élections prudhommales, fusion des IRP, mise en place de référendum pour contourner des positions majoritaires, baisse des droits syndicaux…bref tout est fait pour que la parole des salariés n’entrave pas les choix patronaux dans l’entreprise. Comment alors imaginer, pour le bien des salariés, que des accords d’entreprise prévalent sur les accords de branche et la loi ? Ce renversement de la hiérarchie des normes et de l’ordre social est inacceptable !
Cette déréglementation nous la retrouvons aussi dans les territoires et les services publics. Censées simplifier les échelons territoriaux, les lois Notre et MAPTAM modifient en profondeur le rôle et les missions de l’Etat et des collectivités territoriales. Les Métropoles et les nouvelles Régions fusionnées pèsent dorénavant fortement sur les enjeux économiques. Ainsi, nous assistons à un développement des inégalités territoriales. Il y aura désormais les Métropoles et les territoires ruraux. Les Régions riches et celles pauvres. Toujours dans l’esprit d’un peu plus s’adapter aux besoins des entreprises, les Régions pourront proposer des modifications réglementaires au gouvernement. A quand un SMIC régional ?
Ces lois impactent également la démocratie sociale. Même si le redécoupage de l’intercommunalité fait émerger de nouvelles instances, avec les conseils de développement, globalement, de la même façon que les salariés voient leur parole s’affaiblir dans l’entreprise, les citoyens voient les lieux de décisions un peu plus s’éloigner.
Au final, aux prétextes de simplification du fameux mille-feuille territorial et d’économie à réaliser, les fonctions publiques sont saignées de 11 milliards d’euros pour pouvoir financer le pacte de responsabilité. Qu’on soit dans la santé, l’Etat ou la territoriale les conditions de travail se dégradent pour quels services rendus au public ?
Depuis 9 ans, ces évolutions percutent nos territoires.
De plus en plus fréquemment, d’ailleurs, des luttes s’organisent avec des associations, des élus et des citoyens pour le maintien d’un hôpital, d’une gare, d’un bureau de poste, d’une entreprise. Et c’est tout simplement en voulant défendre leurs droits à un service public, à un travail que certains de nos militants voient leur action syndicale criminalisée. Cette attaque de nos libertés syndicales se fait encore plus forte en ces temps d’état d’urgence où sous prétexte de sécurité, nos libertés sont attaquées.
Face à ce contexte, c’est lors du comité régional du 16 septembre 2014 que les 8 UD et les professions de Rhône Alpes ont lancé l’idée de la tenue d’une nouvelle conférence régionale des UL.
Cette réflexion faisait suite à un débat au sujet de difficultés à porter nos revendications de transformation sociale, d’offrir aux travailleuses et travailleurs de vraies alternatives.
L’état d’esprit de tous était de dépasser ce constat, de dépasser les difficultés sur lesquelles nous butions pour élever le rapport de force et progresser sur notre démarche revendicative.
L’ancrage dans les syndicats et le travailler ensemble en proximité deviennent alors un élément majeur de notre démarche syndicale. C’est d’ailleurs l’enjeu principal de la feuille de route du comité régional décidé lors de la dernière conférence régionale de janvier 2013 : « Une CGT au plus près des territoires et des salariés ».
Pour faire vivre cette ambition, le 16 septembre, les 8 UD et les professions ont pointé comme priorité de faire de nos outils de proximité en territoire, les unions locales, les moteurs de cette démarche en direction des syndicats.
Une orientation, totalement en lien avec les résolutions 2 et 5 du prochain congrès confédéral, qui trouve aussi sa légitimité dans la résolution 6 du 49ème congrès au sujet des organisations territoriales interprofessionnelles : « Hausser et Redéfinir notre présence et notre activité territoriale pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui. »
Pour cela, il nous faut nous pencher sur l’état, le rôle et la place de nos UL pour les mettre en capacité de porter cette démarche. C’est tout l’enjeu de notre conférence. Elle est avant tout pour les UL.
C’est pourquoi, elle s’intitule « Faire vivre nos Unions Locales, lieux de proximité, de solidarités et de luttes. »
Elle porte l’ambition de trouver ensemble, syndicats, professions, UD, UL des propositions pour les faire vivre. Au vu des enjeux posés pour l’avenir, nous avons l’obligation de ne pas repartir de notre rencontre avec le sentiment d’être restés sur un constat, d’être passés à côté.
Les travaux que nous allons mener sont une première étape d’un processus. Un processus inscrit à la fois dans la préparation du 51ème congrès confédéral et aussi de notre prochaine conférence régionale à l’automne 2016 prochain.
Et pour s’inscrire, il faut écrire. Nous devons élaborer ensemble une feuille de route. C’est l’engagement à prendre pour nos Unions Locales.
Pour concrétiser cette ambition, les UD et professions de Rhône Alpes ont confié la préparation de la conférence à un collectif. Il est constitué d’unions locales de chaque département et des professions « représentatives » dans la vie des unions locales. L’animation a été confiée à Agnès NATON, Éric HOURS et Stéphane BOCHARD.
Dans un premier temps, Agnès et Eric ont fait un tour des départements pour rencontrer les UD et leurs UL. Ce temps d’échange a permis de mieux connaître les réalités de nos territoires et de commencer à définir des enjeux à traiter. Ainsi, la conférence doit donner du sens sur le rôle des UL et des enjeux qui leur sont posés pour l’avenir. C’est quoi une union locale ? Qu’est-ce qu’on y fait ? Lieu ressource pour le syndicat ? Lieu d’accueil, de contact, d’accompagnement des syndicats ?
Il en ressort deux dimensions essentielles :
Le fonctionnement et la vie syndicale des unions locales
Le projet revendicatif
Le collectif préparatoire s’est alors attaché à travailler le contenu de la conférence régionale sur ces bases. Très rapidement, la nécessité d’une meilleure connaissance de l’état de nos UL est apparue. Comment construire des réponses aux besoins des UL sans les connaître précisément ?
Une enquête a été élaborée et envoyée à l’ensemble des territoires. Connaissance de l’UL, Vie Syndicale, Projets revendicatifs en étaient les axes principaux. Nous pouvons d’ores et déjà remercier l’ensemble des camarades pour le retour massif des enquêtes.
Toujours avec la volonté de déboucher sur une feuille de route, le collectif a retenu le principe d’une animation de cette conférence rendant les participants acteurs et pas spectateurs. Nous aurions pu faire venir des experts, des universitaires, comme par le passé, pour nous éclairer, nous aider dans notre réflexion. Nous avons fait le choix pour cette session, de repartir de votre réalité, de la réalité de nos territoires et de travailler ensemble à construire des propositions. Après tout, nous sommes à la Confédération Générale du Travail. Alors au travail ! 😉
Pour le favoriser, nous vous proposons une élaboration de la feuille de route en petit groupe pour faciliter la prise de parole de tous. Ces temps de travail alterneront avec des temps en séance plénière dans l’amphithéâtre pour restituer les travaux et les valider ensemble. Ce choix est un peu nouveau dans nos pratiques habituelles. Il est ambitieux. Nous comptons sur votre participation. Pour la faciliter nous avons confié l’animation à Denys Coordonnier. Denys qui a déjà eu l’occasion d’animer des congrès de la CGT.
Alors quel est notre programme de travail ? Il sera en quatre temps.
1er temps :
Nous commencerons notre conférence par l’état des lieux de nos UL issus du questionnaire. Bernard Tournier et Pascal Dupas nous livreront des éléments d’analyse. Le débat qui s’en suivra se fera à partir de ces données. L’objectif est d’établir ensemble un constat commun pour travailler des priorités.
Second temps :
En fin de matinée, nous commencerons le travail en groupe. L’objectif est d’aborder 5 thématiques jugées prioritaires dans la vie syndicale des unions locales. Denys reviendra plus précisément sur les thématiques et le fonctionnement des groupes.
Après le déjeuner, nous reprendrons la conférence en plénière dans l’amphithéâtre avec une restitution des travaux des groupes du matin. Il s’en suivra un débat pour valider les propositions à retenir dans la feuille de route.
En fin d’après-midi, nous aurons l’intervention de Roger Gay de l’IHS régional, qui nous apportera un regard historique sur l’organisation de notre CGT dans les territoires.
Comment elle a adaptée sa vie syndicale et a su évoluer ou pas ?
Troisième temps :
Demain matin, nous traiterons la question des projets revendicatifs en territoire. A partir de 3 expériences développées en plénière au cours d’une table ronde, les groupes de travail réfléchiront à comment construire un projet revendicatif en territoire.
A la reprise des travaux après le déjeuner, nous aurons à nouveau un temps de restitution commun en plénier.
Fabrice CANET interviendra ensuite au sujet de l’enjeu des élections TPE : Un exemple concret de projet sur lequel nous avons besoin de nous engager ensemble.
Enfin, quatrième temps : La présentation de la feuille de route
Afin d’être en phase avec vos propositions issues des groupes de travail et de nos débats en plénières, un collectif de travail composé aura la mission de les synthétiser. Agnès Naton vous en fera la présentation.
Nous terminerons la conférence par une intervention de Bruno BOUVIER.
Le programme est ambitieux. Nous le voulons aussi comme un moment fraternel avec une belle soirée musicale concoctée par Aurélie BAGNARD de l’UL de Villefontaine.
Tous les ingrédients semblent réunis pour relever l’enjeu de « Faire vivre nos UL, comme lieux de proximité, de solidarités et de luttes. » !
Maintenant, à vous de jouer !
Bons travaux,
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1141