Pour préparer la première conférence régionale commune Auvergne-Rhône-Alpes des 8 et 9 décembre, plusieurs points de vue de militants du territoire sur le rôle et la place du comité régional….
Pour toi et ton activité, quelle est l’utilité de la Cgt en région ?
… Très franchement je ne me pose pas du tout la question ou du moins pas en ces termes.
En effet tout le travail de coordination et d’impulsion de l’activité CGT sur les questions d’intérêts régionaux est une préoccupation constante de nos UD et professions en Rhône-Alpes et ce depuis de très nombreuses années.
Et je le dis d’autant plus facilement que je ne suis ni Secrétaire d’UD ni en responsabilité régionale dans une profession !
Bien sûr, l’accélération des mauvais coups contre les services publics et un libéralisme de plus en plus agressif et violent contre le salariat et la société, va nous imposer quelques bougés et de rendre encore plus efficient notre militantisme régional.
Qu’attends-tu de la Conférence Régionale ?
Beaucoup, mais je n’espère pas trop !
Nous n’aurons que quelques heures pour se convaincre (entre autres) que le rapprochement Auvergne / Rhône-Alpes peut et doit passer d’un hypothétique handicap a un véritable atout, à une véritable valeur ajoutée pour notre CGT Auvergne / Rhône-Alpes.
Je ne fais pas là dans de l’incantation, mais parce que je fais complètement confiance à nos deux Comités Régionaux et à cette Conférence Régionale.
Une fois que nous serons passés par la phase normale qui consiste à mieux se connaître et se comprendre, nous arriverons très vite en additionnant compétences et diversités, à passer ensemble à des phases de propositions, d’initiatives et de victoires communes et partagées.
Et c’est bien l’objectif à atteindre sur des questions aussi structurantes que la santé, l’éducation ou les transports qui sont toutes de responsabilité régionale.
Je suis convaincu que 12 Unions Départementales qui réfléchissent ensemble, qui construisent ensemble, c’est se placer à la bonne hauteur des enjeux que nous aurons et que nous avons déjà en face de nous.
Travailler dans ce nouveau périmètre élargi donnera encore plus de poids, plus de responsabilités, plus de reconnaissances et de raisons d’être à nos Unions Départementales qui sont en premières lignes de tous ces combats à venir.
L’expression « du local au global » prend pour elles d’Auvergne et de Rhône-Alpes sa pleine et entière signification.
Quelles doivent être les priorités de l’action CGT régionale ?
J’ai lu avec attention la réponse des camarades qui se sont pliés à cet exercice des « Trois questions ». Et je partage tout à fait ce qu’ont pu dire Sébastien, Serge, Franck, Pascal, Mireille et quelques autres.
J’y rajouterai simplement une réflexion et une priorité en lien avec ma responsabilité d’animateur de l’activité « Europe / International » CGT en Rhône-Alpes.
La Région Rhône-Alpes est, mise à part l’Union Régionale Ile de France, la Région CGT à l’activité internationale la plus prégnante. Depuis des décennies nous sommes tournés vers l’Italie, l’Espagne, la Suisse, l’Allemagne, le Liban, Israël, la Palestine et la Chine, et je ne saurai ici en quelques lignes décrire toute la richesse militante que nous en avons tirée en confrontant nos expériences, nos convictions et nos doutes, et en partageant une solidarité de luttes chaque fois que cela a été nécessaire.
Comment ne pas travailler aujourd’hui avec nos camarades du Piémont alors que le dossier ferroviaire du Lyon/Turin est lancé ?
Comment ne pas travailler aujourd’hui avec nos camarades suisses alors que les travailleurs transfrontaliers se comptent en centaines de milliers.
Comment ne pas travailler aujourd’hui avec nos camarades de Lombardie qui ont subi en leur temps des lois liberticides au moment douloureux des attentats « Brigades Rouges » ?
Comment ne pas travailler aujourd’hui avec la FENASOL du Liban qui a sur son sol des réfugiés syriens et palestiniens à hauteur de 25% de sa population ?
Et je pourrai multiplier les exemples.
Bien sur j’entends, je comprends et je respecte tous les camarades qui disent avoir la tête « dans le seau » et plus la moindre part de leur temps en suractivités, pour simplement penser « International ». Mais si justement une partie de la réponse à leurs, à nos préoccupations, si une partie de la solution était « en dehors du seau », dans une réflexion partagée modestement au niveau de l’Europe et du monde avec nos camarades de la CGIL, des CCOO, de la FENASOL ou d’ailleurs ?
Et c’est à ce moment-là à peine arrivé, que Laurent Wauquiez le Président de Région nous supprime on ne peut plus brutalement la subvention « International » que nous avions sous les précédentes mandatures. Mettre fin à notre activité internationale ? Jamais !
Le meilleur des arguments je l’ai gardé pour la fin ! Je l’ai trouvé à la page 94 du dernier livre de Bernard THIBAULT « La troisième guerre mondiale est sociale », je le cite « Je sais d’expérience combien il faut faire œuvre de persuasion pour convaincre des organisations en priorités tournées vers leur impératifs nationaux, de consacrer du temps et des moyens pour leur participation à la réflexion stratégique et à l’action internationale. C’est pourtant un impératif pour tous les syndicalistes, qui sont bien placés pour constater au quotidien que le moindre sujet à traiter dans l’entreprise, y compris le plus anodin, entre à un moment donné en interaction avec une problématique internationale ».
J’en dirai forcément un mot à la Conférence Régionale !
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1263