Pour préparer la première conférence régionale commune Auvergne Rhône Alpes des 8 et 9 décembre, plusieurs points de vue de militants du territoire sur le rôle et la place du comité régional….
Question : Pour toi et ton activité, quelle est l’utilité de la CGT en région ?
Le salariat évolue profondément et il faut probablement envisager une accélération de ce processus d’éclatement, de précarisation, de mobilités professionnelles et/ou géographiques bien souvent imposées. De nouvelles formes d’emplois apparaissent notamment via les plateformes numériques. De nouveaux droits collectifs sont à construire pour faire face à ces évolutions. Au regard de cette situation, nous avons la responsabilité historique de nous donner les moyens de répondre aux attentes des salariés, au plus près d’eux (syndicats, Unions Locales…).
Pour cela nous devons adapter nos méthodes et nos structures. Le Comité Régional est un outil indispensable mais lui aussi doit faire sa mue. L’objectif n’est pas de coller aux découpages administratifs, mais d’intégrer que l’échelon régional est un espace économique et politique de fait, d’autant plus avec les dernières lois de décentralisation. Ses domaines de compétences (emploi, formation, transport, recherche…) viennent percuter des revendications essentielles pour les salariés. Le Comité Régional est pertinent et utile, pertinent pour comprendre et agir, utile comme espace de co-construction avec toutes les composantes de la CGT.
Question : Qu’attends-tu de la conférence régionale ?
La conférence régionale doit tout d’abord réaffirmer les orientations confédérales adoptées depuis plusieurs congrès. Comme espace de confédéralisation, elle doit aussi amener toute la CGT de la nouvelle région à : un état des lieux partagé, des priorités partagées, une méthode partagée, un projet partagé. En sortant de cette conférence régionale nous devrons avoir une feuille de route précise ainsi qu’une équipe pour la déployer.
Question : Quelles devraient être les priorités pour toi de l’action CGT régionale ?
J’ai envie déjà de valoriser le travail effectué depuis de nombreuses années, la nécessité de le poursuivre et de l’amplifier, notamment ce croisement avec toutes les composantes de la CGT.
La priorité ce serait plutôt une démarche, appréhender les enjeux régionaux tout en déployant la « démarche travail » dans toutes nos pratiques syndicales. Il nous faut faire reculer l’idée fataliste que le travail serait cette part sacrifiée de notre vie que nous abandonnons au patronat contre une mauvaise vie. Il nous faut saisir toutes les opportunités pour nous emparer de façon revendicative des questions du travail. Elles ne manquent pas, quelques exemples :
Certification et normes qualité : remettre en question le travail bien fait selon la vision patronale, relancer le débat de normes.
Entretien annuel d’évaluation : dénoncer les référentiels métiers, les fiches de poste et les critères d’évaluation utilisés. Comment les salariés ont-ils été associés ? Quelles pertinences de ces critères ?
Document unique, consignes de sécurité : comment et par qui les risques ont-ils été analysés ?
Finalités et contenu du travail : reposer la question du sens du travail, de son utilité sociale. Valeur d’usage contre valeur marchande il y a là une piste revendicative.
Organisation du travail : contester le pouvoir patronal sur ces questions, redécouvrir la dynamique de connaissance et de reconnaissance des situations de travail pour les transformer.
Nos organisations doivent remettre le travail concret, réel, à l’ordre du jour des réunions syndicales, dans le débat avec les travailleurs, partout, lors des rencontres.
__
Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1196