Le taux de chômage de la jeunesse, au delà de 25 % donne une image déformée de la réalité de l’emploi des jeunes. L’enquête de la Direccte Rhône Alpes a le mérite de mettre en évidence des réalités éloignées des idées reçues.
Offrir des emplois stables aux jeunes
L’image des jeunes éloignés durablement de l’emploi est fausse, l’enquête de la Direccte nous montre plutôt des jeunes dans l’emploi, mais un emploi très précaire. Le taux de chômage des jeunes en France, lorsqu’on rapporte le nombre de chômeurs au nombre total de jeunes, n’est que légèrement supérieur à la moyenne. Par contre, lorsqu’on le compare au nombre de jeunes actifs, il est alors très important (de l’ordre de 25 %). Autre particularité de la jeunesse, la durée moyenne entre deux emplois est de l’ordre de 4 à 5 mois alors qu’elle est de 13 mois pour les adultes.
Ces chiffres servant à relativiser l’image d’une jeunesse massivement au chômage, la précarité des emplois est la principale cause du chômage des jeunes : entre fin de mission d’intérim et fin de contrat. La précarité des emplois offerts aux jeunes (75 % des offres d’emploi sont en CDD, des temps partiels imposés) induit des allers retours fréquents du travail au chômage, avec des indemnités réduites (45€ en moyenne par jour contre 60 € pour les adultes). Le parcours type est donc une alternance de période d’emploi, de formation, de chômage. L’accès à un emploi durable se fait de plus en plus tardivement.
Formation, qualification et déclassement
Le déclassement est souvent évoqué lorsqu’on parle de l’emploi des jeunes. On peut le définir comme la comparaison entre le niveau de la formation initiale et celui de l’emploi occupé. La Direccte mentionne qu’en 2004, en Rhône Alpes, 45 % des jeunes sont sortis de l’école avec un diplôme supérieur au bac, donc 26 % avec un diplôme de 2ème ou 3ème cycle, parmi eux, 3 ans plus tard, seuls 15 % occupaient un poste de cadre.
Les enquêtes réalisées depuis montrent un accroissement notable du phénomène, avec de plus, une surreprésentation des femmes dans les salariés déclassés. (en 2001 30 % des femmes concernées contre 14 % des hommes).
Une priorité syndicale
Pour la Cgt, l’accès des jeunes à un emploi stable, avec la reconnaissance en terme de rémunération et de fonction de ses qualifications est une priorité, qu’elle a d’ailleur réaffirmé à l’occasion de la proposition gouvernementale des contrats d’avenir. Cette revendication est portée dans les lieux de dialogue territoriaux, dans les rencontres internationales avec la jeunesse et lors de la conférence économique régionale du 8 octobre 2012, comme lors de la conférence de 2011.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article894