Notre CESER est saisi par le Conseil Régional pour donner un avis sur le plan climat qui fait suite à la loi du grenelle du 12 juillet 2010 obligeant la région mais aussi les départements, les communes de plus de 50.000 habitants d’avoir un plan climat avant le 31 décembre 2012.
La CGT comme pour le Grenelle de l’Environnement s’inscrit dans le débat et l’action pour des enjeux concernant l’ensemble des citoyens et donc les salariés.
Il est en effet impossible de répondre aux enjeux environnementaux sans réduire les inégalités économiques et sociales.
Chaque année qui passe complique la solution et accroît le coût des adaptations indispensables. Les enjeux d’emplois, de conditions de travail, de niveau de vie sont considérables. Ils se posent pour les pays en développement qui doivent bénéficier de transferts de technologies, d’assouplissement des règles de la propriété intellectuelle et de dotations financières spécifiques.
Mais ces enjeux existent aussi pour les grands pays industrialisés. L’avenir de nombreuses filières industrielles comme de nombreux bassins d’emplois dépend des réponses qui seront apportées pour réduire les rejets de CO2. La CGT demande que les travailleurs et leurs représentants, acteurs incontournables de la transition vers une « économie bas carbone », soient complètement associés.
L’une des préoccupations principales est celle du développement d’industries et d’activités à « bas carbone » en France, mais aussi en Europe et partout dans le monde ainsi que des emplois qui leur sont associés.
Les « emplois verts » ne sont qu’une partie du problème.
C’est tous les secteurs qui sont concernés par une transition juste et efficace vers une « économie à bas carbone » Il faut donc traiter le problème de l’emploi dans son ensemble. Les risques sont en effet grands, face à des dispositifs qui seraient déséquilibrés, de voir se multiplier ce que les experts appellent les « fuites de carbone », notamment les délocalisations d’activités productives vers les pays moins-disant sur le plan environnemental.
C’est pourquoi il est à nos yeux nécessaire d’introduire à tous les niveaux de réflexion et de décision les questions du travail, de l’emploi, de la formation et de la recherche de l’usage des financements. La France, pour être crédible, a besoin non d’instaurer en urgence une taxe carbone sur la consommation des ménages, mais de mettre plus de cohérence dans ses politiques de lutte contre le réchauffement climatique, tout en réformant sa politique fiscale en intégrant le financement des politiques environnementales socialement justes et acceptables.
La priorité au développement durable n’exige pas de diminuer la production industrielle mais impose de transformer les processus productifs et les produits, de généraliser le recyclage et la dépollution pour limiter les rejets de CO2. Cette priorité justifie des investissements massifs dans les filières concernées, un développement de la recherche et de la formation, une amélioration des conditions d’emploi, un ensemble d’efforts que ne semblent vouloir consentir ni les firmes ni la puissance publique.
De même, l’isolation des bâtiments et des logements anciens est une priorité qui exige un véritable plan d’envergure au niveau national. Enfin le développement du transport peu polluant est incompatible avec l’abandon d’une part importante de l’activité fret de la SNCF.
Pour la CGT aucun emploi ne doit être à priori condamné.
Toute activité peut être compatible avec les objectifs environnementaux à condition d’être adaptée. Les transitions doivent être garanties socialement.
Elles sont en tout cas antagoniques avec la dérégulation du marché du travail et la priorité laissée aux logiques financières. Des droits nouveaux doivent être établis en faveur des salariés sur les lieux de travail en matière de protection de la santé et de l’environnement et en capacité de peser sur les choix stratégiques.
Justice sociale, protection et promotion du travail, devoir de solidarité, sont parties intégrantes de la réponse à la dégradation de l’environnement et au réchauffement climatique.
Notre groupe regrette que cette première version du plan régional soit aussi minimaliste face à ces enjeux majeurs. Notre groupe votera cet avis et exige conception beaucoup plus ouverte permettant une élaboration de qualité du plan climat définitif.
__
Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article853